De la polysémie du symptôme, nous allons garder ici le point de vue psychosociologique et le considérer comme la façon particulière dont un individu trouve sa place dans le monde et règle son rapport à celui-ci, en fonction des contraintes et des stimulations psychosociales qui lui parviennent. Le symptôme est un prolongement de la personnalité, qui permet à cette dernière d'appréhender le monde mais aussi de s'en distancier, par un ensemble de protections constitutives dudit symptôme. Il renvoie à l’idée de dysfonctionnement, gênant, bloquant, handicapant. Il renvoie aussi à une situation pathologique ou toxique, c’est à dire dans laquelle le sujet ne peut plus vivre normalement puisqu’il souffre. Cette symptomatologie renvoie à ce dont le sujet va se plaindre, qui le fait souffrir et ce qui le pousse à consulter. Concrètement il se présente comme quelque chose qu’il faut supprimer. La souffrance et la douleur sont des expériences affectives de base qui comportent un caractère désagréable. C‘est aussi une expérience subjective. Alors, le symptôme est il toujours source de souffrance ?
Milton ERICKSON, malgré sa qualité de médecin, se permettait rarement de poser un diagnostic. Il pensait que le symptôme était très souvent un signal, une dialectique singulière que le thérapeute doit alors pouvoir rediriger avec une absence de recherche et de compréhension de son origine. L'esprit Ericksonnien favorise de laisser intime ce discours symptomatique, juste le rediriger afin qu'il trouve positivement résonnance. Ce signal psychique et/ou somatique serait indice et substitut d’une possible satisfaction qui n’a pas eu lieu ou d'un manque. C'est le succès mesurable d'un processus inconscient. Il faut alors donner une direction, un sens au symptôme et mettre à jour ce qu’il satisfait. Il renvoie ainsi à l’attente d’un déchiffrage, le contenu latent, la signification n’est pas manifeste car elle a fait l’objet d’une position inconsciente.
Poussons ce regard qui considère le symptôme comme un mode de satisfaction. Cette satisfaction réalisée par le symptôme est un mixte entre d’un coté un désir, et de l’autre une demande. La souffrance psychique qui en résulte est due au conflit entre le désir et la demande. Le symptôme est l’incapacité au désir de répondre à la demande, de cette impossibilité naît la frustration. Il ferait ainsi office d'unificateur entre l'imaginaire et le réel. Il déplace des paroles et des actes conscients en paroles et actes inconscients : phobie, toxicomanie, trouble du comportement, insomnie, anxiété, etc.
C'est la marque d'un conflit et paradoxalement, ce conflit est structural mais non adapté socialement. On peut voir le conflit visible à travers son intensité. Le symptôme est donc corrélatif de la vie psychique. Il est une tentative de solution. de la contradiction, du conflit, du non-dit, du trop-dit, du rien, du manque.
Parfois il persévère et au travers de sa capacité à résister, il traduit le fait qu'il procure une solution substitutive, pas la plus adaptée ,mais néanmoins structurante et cadrante. Ici, l'hypnose va permettre de définir d'autres supports dialectiques afin d'accéder à la résolution expressionnelle.