Définissons le trauma en commencant à paraphraser Boris CYRULNIK qui, du traumatisme, dit : "La vie est folle, n'est-ce pas ? C'est pour ça qu'elle est passionnante. Imaginez que nous soyons équilibrés dans une existence paisible, il n' y aurait ni événement, ni crise, ni trauma à surmonter, de la routine uniquement, rien à mettre en mémoire : nous ne serions même pas capables de découvrir qui nous sommes. "
Le mot traumatisme apparait à la fin du XIXème siècle, fut forgé à partir du grec "trauma" (blessure) pour nommer un phénomène psychique, une blessure émotionnelle profonde. Le mot "stress", employé dans le langage neurophysiologique au début du XXème siècle, servait à désigner l'ensemble des réactions physiologiques puis également psychologiques de l'organisme humain ou animal face à une menace ou une situation imprévue. Ces deux termes sont passés, aujourd'hui, dans le domaine public et qualifient (à tort) de stressant ou traumatisant tout évènement douloureux ou simplement contraignant qui vient un temps bouleverser l'existence et perturber les émotions. La banalisation de leur emploi dans le langage courant a entraîné l'affadissement du sens du mot "traumatisme" et une dilution du mot "stress" qui est devenu une sorte de mot-valise, incluant à la fois l'agression et le retentissement organique né de l'agression originelle.
Aussi, le (psycho) traumatisme est régulièrement associé à la victime. Pourtant, il s’agit parfois d’un abus de langage pour rendre compte de difficultés psychologiques suite à un événement de vie pénible. Chacun d’entre nous sera au cours de son existence confronté à des événements douloureux comme la mort inattendue d’un proche, une séparation, une perte d’emploi, ou encore l'annonce d'une maladie grave, par exemple. De même, certaines situations comme des faits de harcèlement, mais aussi d’agressions où l’atteinte à l’intégrité physique et psychique ne sont pas engagées, peuvent conduire à une souffrance psychologique que ce soit sous la forme de dépression, de troubles anxieux, de deuil pathologique ou de troubles de l’adaptation.
Le traumatisme psychique ou l'état de stress post-traumatique est un état se caractérisant par le développement de symptômes spécifiques faisant suite à l'exposition à un événement angoissant sur le plan psychologique, hors du commun des expériences humaines habituelles, qui serait extrêmement déstabilisant pour quiconque, et qui est généralement vécu dans un climat de peur intense, de terreur et/ou d'un sentiment de totale impuissance. Un ensemble de symptômes et de comportements spécifiques peuvent apparaître comme des reviviscences, des cauchemars, des flashbacks mais également l'évitement des éléments (personnes, lieux, activités, objets, situations) rappelant le trauma, une souffrance émotionnelle ou des désordres somatiques divers.
Le trauma est paradoxalement une drogue, et le traumatisé, un addict de cette drogue. Le trauma appelle le trauma. Son maintien dans le présent tant dans la sphère cognitive, émotionnelle que sensorielle est, entre autre, dû à la surstimulation de l'amydgale (zone cérébrale qui gère la peur) et de la mémoire, souvent déclenchés à tort par des éléments de l'environnement du sujet qui ne sont aucunement en relation avec l'épisode d'origine. L’état de stress post-traumatique est un trouble de la mise en mémoire en même temps qu’un trouble de la remémoration. Les structures du cerveau impliquées dans le traumatisme psychique sont essentiellement situées au niveau du cortex préfrontal, siège des fonctions exécutives et du système limbique connu pour son rôle dans les émotions, la mémoire, mais aussi dans le contrôle du système endocrinien et le système nerveux autonome. C'est donc un conditionnement erronné qui favorise la répétition d'états dissociatifs.
Ces épisodes de dissociation spontanée sont autant d'états hypnotiques qui permettent au sujet de suspendre provisoirement la souffrance. Mais cette dissociation salvatrice peut aussi être une séquelle, un moyen de défense spontané inconscient.
Lors d'un état hypnotique thérapeutique, la concentration et la focalisation permettent une dissociation de l'environnement, qui suspend de façon relative l'état de conscience au profit du fonctionnement inconscient, et permet un travail de réparation.