“Le meilleur moment de l’amour c’est quand on monte l’escalier." Georges Clémenceau
La sexualité fait partie intégrante de la santé. On peut la voir comme une communication sensorielle. Mais au lieu d'avoir un émetteur et un récepteur, principe même de la communication, il y a deux récepteurs, soi et l'autre. C'est comme si vous envoyez un mail à un(e) ami(e) et vous vous mettez en copie, le plaisir passe par l'autre et nous revient.
Mais il est à considérér que la sexualité est également plurielle, singulière et non normative. Elle est autant individuelle (pratique masturbatoire), qu'en couple (ou plus).
La sexualité inclut l'imaginaire, omniprésent sous forme de fantasme qui se concrétise en désir. C'est ce désir qui va passer à l'acte par le biais du corps, par les sens, les zones érogènes.
Parfois cette sexualité se freine, se bloque. Il y a moins ou plus de libido, de désir. Des "pannes" peuvent apparaitre comme une impuissance, une anéjaculation, de la précocité, de la frigidité, du vaginisme, des douleurs, de l'anorgasmie, etc.
Les raisons sont variées et il ne sera présenté ici que l'aspect psychogène comme :
- des facteurs d'influences négatives de l'environnement social, du couple, de la famille, de l'éducation ou de la culture.
- une recherche identitaire
- un doute sur son genre sexuel
- des conflits intérieurs issus de croyances ou de valeurs
- un déclin de l'humeur ou de l'anxiété majorée
- un manque d'estime ou une souffrance de l'image
- des conséquences d'actes traumatiques ou forcés
- une certaine exigence de soi ou du partenaire
- des expériences sexuelles passées négatives
- un imaginaire érotique pauvre, absent ou culpabilisant
- une éducation sexuelle rigide
- une aversion envers certaines pratiques sexuelles
- un évitement des perceptions positives
Les facteurs relationnels jouent un rôle très important dans les troubles du désir chez l’homme et chez la femme et sont souvent sous-estimés. Tout conflit, des émotions négatives envers le partenaire, la peur de l’engagement affectif, un changement de rôle au cours de la relation, le désir hyperactif de la (du) partenaire, peuvent se traduire par une diminution du désir sexuel. Il faut systématiquement chercher avec grand soin les facteurs relationnels.
Trop c'est trop !
Si c'est souvent pas assez, parfois c'est trop. Une sexualité exacerbéee peut également être le symptôme de pathologies psychiatriques comme on peut retrouver dans certaines addictions comportementales, des troubles de l'humeur ou des pathologies neurologiques comme des traumatismes craniens ou certaines affections cérébrales. Si les comportements sexuels excessifs et incontrôlés étaient auparavant associés à ce que l’on appelait le satyriasis ou le donjuanisme chez l’homme et la nymphomanie chez la femme, ils s’intègrent aujourd’hui dans le trouble sexualité addictive, encore appelé addiction sexuelle, dès lors qu’ils engendrent un retentissement significatif sur le fonctionnement et engendrant une souffrance psychologique.
La clinique apparait quant à elle très polymorphe. Concernant les comportements sexuels du sujet, on retrouve aux premiers rangs la masturbation compulsive, le visionnage excessive de pornographie, l’usage de cybersexe, la multiplication des partenaires, la recherche de fantaisies sexuelles, les rapports non protégés et le sexe via le téléphone mobile. Une part importante de sujets addicts présentent une paraphillie, entité pathologique distincte de l’addiction sexuelle, avec dans 40% des cas un voyeurisme.
Bien que la recherche de plaisir ou d’excitation sexuelle apparaissent comme le principal moteur à de tels comportements, on retrouve également un désir de fuir la réalité, l’ennui, la perte de contrôle, la recherche d'une quiétude anxieuse ou des rapports sexuels insatisfaisants avec le partenaire habituel.
Les conséquences psychiatriques et somatiques sont importantes, et s’associent à une altération des fonctionnements familial, social, professionnel, économique voire judiciaire. L’addiction sexuelle s’inscrit souvent au sein d’une polyaddiction avec abus ou dépendance à la nicotine, à l’alcool, aux psychotropes ou à d’autres comportements.
L'hypnosexualité ?
La sexualité est l’exemple type de l’interaction hypnotique. Le désir, l’état amoureux, le plaisir, sont autant de situations où deux sujets, ou parfois un sujet seul, se laissent fasciner par un certain nombre d’informations livrées par les cinq sens, par l’interprétation qu’ils en font, le sens qu’ils leur donnent.
Un traitement par l'hypnose peut avoir une efficacité parfois surprenante. Relancer l'activité fantasmatique ou encore prendre le symptôme comme une métaphore à écouter et à dépasser. Lever des croyances ancrées, nettoyer un conflit ou simplement s'autoriser peuvent être des solutions que l'hypnose Ericksonienne peut apporter.