L'hypersexualité pourrait se définir comme une activité sexuelle soutenue source de plaisir et d'épanouissement, nécessaire à l'équilibre psychique de la personne. C'est un comportement sain dans le sens où il est adapté à la personnalité de l'individu, à ses envies, à ses besoins. Dans la majorité des cas, il s'agit d'un choix de vie personnel, aucunement source de souffrance. Si certains peuvent ressentir un mal-être vis à vis de leurs conduites sexuelles, c'est souvent parce qu'elles entrent en conflit avec des valeurs morales ou religieuses. Cette détresse ne doit pas être confondue avec celle de l'addict sexuel qui dépasse largement les interrogations relatives à l'éthique personnelle.
Un comportement hypersexuel peut être un choix de mode de vie durable ou bien correspondre à une période particulière de l'existence. Parfois il arrive qu'il soit l'amorce de difficultés à venir et glisse ainsi vers une addiction. D'une démarche volontaire pour le plaisir, au fil des années, on passe à une conduite compulsive, échappant à la volonté, davantage dans le registre du soulagement. Les mécanismes de défenses autrefois adaptées ne suffisent plus pour assurer l'équilibre psychique de la personne et elle va trouver dans le sexe une échappatoire aux conflits majeurs émergents. La recherche au travers l'acte est alors de l'anxiolyse, un moyen de tamponner l'angoisse. La clinique apparait quant à elle très polymorphe. Concernant les comportements sexuels du sujet, on retrouve aux premiers rangs la masturbation compulsive, le visionnage excessive de pornographie, l’usage de cybersexe, la multiplication des partenaires, la recherche de fantaisies sexuelles, les rapports non protégés et le sexe via le téléphone mobile. Une part importante de sujets addicts présentent une paraphillie, entité pathologique distincte de l’addiction sexuelle, avec dans 40% des cas un voyeurisme.
Bien que la recherche de plaisir ou d’excitation sexuelle apparaissent comme le principal moteur à de tels comportements, on retrouve également un désir de fuir la réalité, l’ennui, la perte de contrôle, la recherche d'une quiétude anxieuse ou des rapports sexuels insatisfaisants avec le partenaire habituel. Et cette perte de raison génère des conséquences psychiatriques et somatiques importantes, et s’associent à une altération des fonctionnements familial, social, professionnel, économique voire judiciaire. L’addiction sexuelle s’inscrit souvent au sein d’une polyaddiction avec abus ou dépendance à la nicotine, à l’alcool, aux psychotropes ou à d’autres comportements.
La sexualité est l’exemple type de l’interaction hypnotique. Le désir, l’état amoureux, le plaisir, sont autant de situations où deux sujets, ou parfois un sujet seul, se laissent fasciner par un certain nombre d’informations livrées par les cinq sens, par l’interprétation qu’ils en font, le sens qu’ils leur donnent.
Un traitement par l'hypnose peut avoir une efficacité parfois surprenante. Relancer l'activité fantasmatique ou encore prendre le symptôme comme une métaphore à écouter et à dépasser. Lever des croyances ancrées, nettoyer un conflit ou simplement s'autoriser peuvent être des solutions que l'hypnose Ericksonienne peut apporter.