D'une évolution normale, un enfant quitte l'école primaire pour aller au collège, alors les récréations vont affirmer des positions comportementales différentes. II doit être fait le deuil des jeux de billes, de cette dextérité qu'ont les fillettes à l'élastique ou encore de la marelle ou de la balle au prisonnier. Ce changement socio comportemental et identitaire se réalise naturellement en l'espace d'un été de transition entre ces deux périodes sociales. Vous vous rappelez la dernière fois ou vous avez jouez à 1, 2, 3 soleil ? Pourquoi adulte on ne joue plus comme un enfant ?
Dans la continuité, le jeune adulte doit abandonner sa vie festive estudiantine quand il se met en ménage car porté par la réalisation de ses valeurs naissantes et qui impliquent le début de responsabilités et l'éloignement de l'insouciance. Encore, l'adulte mâture, enfant de ses parents, qui devient un autre adulte à leur disparition. Autour de ce double deuil, enterre t'il ses parents ou l'enfant qu'il était ?
Le temps est un axe de travail premier en hypnose. Lorsque nous sommes bloqués dans une nébuleuse existentielle, sommes nous dans la bonne temporalité ? Est ce que le conscient et l'inconscient mesurent le temps de la même manière ? J'aurais tendance à affirmer que non, au vu de certains symptômes comme le syndrome de Stress Post Traumatique et ses reviviscences ou encore les phobies, les toxicomanies, l'anxiété ou la dépression qui pathologisent le temps.
Le temps dans sa dimension subjective se distord, recule ou s'allonge. Alors que le conscient objective le temps en mesure mécanique et scientifique, le mesurant avec régularité et précision au travers les calendriers, les horloges ou les rythmes circadiens, la conscience subjective - l'inconscient - a cette notion de temps aléatoire et discontinue, affirmée par les oublis, les manques et les dénis. Cette particularité subjective et inconsciente du temps est propre à chaque individu, exemple en est que ne pouvons pas quantifier la durée d'un rêve.
Puis il y a d'autres ingrédients qui influencent la définition du temps comme l'espace ou la vitesse (résultante de l'espace par le temps) qui, au delà de la mesure objective, ont une perception singulière. D'ailleurs, l'estimation des durées varie avec l'âge, la patience s'acquière avec l'expérience, n'est ce pas ? Un enfant compte son âge en demi an, l'adulte plus, et on retrouve chez certains séniors le compte en demi an de l'enfant. On peut aussi questionner les notions d'impulsivité ou de frustration qui pourraient se voir comme une mesure erronée du temps.
Notre présence dans l'espace donc à la réalité du moment nous connecte au temps dans sa perception. La notion de connexion signifie être pleinement conscient de son expérience du moment. Si nous sommes qu'à moitié présent, nous manquons quelque chose du temps qui passe. Il y a donc un double temps, celui de l'arrêt pendant que la continuité coule. Pour citer Léon TOLSTOÏ, "il n'a qu'un moment important, c'est maintenant." C'est le seul moment ou nous détenons un pouvoir, une maitrise et cela donne du sens à notre existence. L'agir, le pouvoir d'agir n'existe que dans le présent. Le temps passé est déjà révolu et consommé et le temps avenir n'existe pas encore, il est en projet ! Pourtant nous laissons le passé être un influenceur conséquent du présent, présent dans lequel nous appréhendons le futur !
Merci d'avoir pris ce temps à vous, de lire.